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Ecrire pour qui ? 

Une maison d'édition engagée

Qu'est-ce qui mijote dans cette joyeuse marmite à mots ? Des petits romans colorés et variés qui font rêver, qui font réfléchir, qui font rire TOUS les enfants. Ce qui m'a séduite lorsque j'ai commencé à travailler avec la marmite à mots, outre la gentillesse et l'enthousiasme de Caroline Triaureau, l'éditrice, c'est la perspective d'écrire pour tous les enfants, qu'ils souffrent de troubles DYS ou pas. L'idée n'est pas de les stigmatiser en imaginant des histoires spécifiquement pour les enfants qui ont du mal à lire, il s'agit au contraire de leur faciliter la lecture pour qu'ils accèdent aux mêmes textes que leurs camarades. Et ça marche si j'en crois les nombreux témoignages reçus ces derniers mois de la part de lecteurs DYS, de parents ou même de grands-parents de lecteurs en difficulté. Alors continuons à manger, sans modération, la bonne soupe qui sort de cette marmite ! 

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Lecteur ou lectrice :  quelle différence ? 

"C'est une histoire pour les filles ou pour les garçons ?" Combien de fois ai-je entendu cette phrase en dédicaçant mes livres ! 

Puisque la question se pose, il faut y réfléchir : est-ce qu'un écrivain doit choisir d'écrire pour les filles ou pour les garçons ? Il est étonnant de constater que si cette question se pose pour la littérature jeunesse, elle ne se pose plus pour les adultes. Personne ne se demande si le prix Goncourt de l'année est plutôt pour les hommes ou plutôt pour les femmes. 

Pourquoi donc faudrait-il "sexuer" les ouvrages qui passent entre les mains de nos enfants ? Cela m'interpelle. Ce ne sont pas les lecteurs mais les acheteurs qui sont ici à blâmer sans doute ! Lorsque la première aventure de Flouche est sortie, il a fallu que je publie sur Facebook des photos et des avis positifs de petits garçons lisant le roman pour convaincre les acheteurs que, même si sur la couverture figurait une fille, ce roman pouvait plaire aux garçons... Bizarre ! Il a même fallu que je change mon titre qui était au départ "Le Philtre d'amour" parce que le mot "amour" aurait fait fuir les gars. De même, après avoir choisi une couverture violette, Morgane a dû finalement opter pour le vert pour plaire à tous les lecteurs et pas seulement aux filles. 

Au moment où sort Un chien trop connecté, qui met en scène deux garçons, je me demande si mes petites lectrices auront les mêmes scrupules. 

Dans les textes que j'écris, j'essaye vraiment de tordre le cou aux vieux stéréotypes mais j'avoue que c'est difficile : ils sont là, tapis dans l'ombre, toujours prêts à s'imposer. Il faut être très vigilante ! Ainsi, lorsque Flouche doit cuisiner elle le fait avec son papa et elle va courir au parc avec sa maman qui d'ailleurs fait du Karaté. Lorsque Victor refuse que les filles se déguisent en super héros et préfère les voir s'habiller en princesses, il se fait vertement disputer par ses copines... Et dans les épisodes à venir, on verra que ce n'est pas parce qu'on est un garçon qu'on aime forcément jouer au foot. 

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Page 00-0001 Couverture un chien trop co

Ecrire, d'accord, mais quoi ?

Les histoires que j'écris pour les enfants sont toujours inspirées par ce que je vois, ce que j'entends, une situation que j'ai vécue, qu'on m'a racontée, parfois juste une phrase qui m'a mis la puce à l'oreille... Mon imagination s'emballe tout de suite. 

J'aime mettre en scène l'univers des enfants, en laissant le moins de place possible à l'adulte. J'ai plaisir à imaginer que, même dans le monde très "contraint" de l'école, rythmé par les apprentissages et les règles de vie en communauté, les enfants gardent une large place au fond d'eux pour l'imaginaire. Leur univers répond à sa propre logique et les deux mondes se complètent, se répondent sans se heurter. L'adulte devient un adjuvant, il entre dans la danse, se plie aux rêves (ou aux délires) de l'enfant.

 

J'aime aussi quand le récit offre l'occasion de réfléchir, modestement, à la marche du monde : les histoires édifiantes existent depuis la nuit des temps, elles ont fait leurs preuves. Et même si la leçon n'est pas à l'origine de mon travail d'écriture, elle finit par s'imposer la plupart du temps, tout naturellement, tout doucement. Le petit dossier qui complète le roman dans la collection "croqu'pouce" offre aux petits lecteurs l'occasion de pousser un peu la réflexion, pour le plaisir.  

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